Le projet de Dieu pour l’homme

Rien de tel qu’un converti pour nous ramener au coeur de notre foi chrétienne. Jean-Marie Élie Setbon est un juif orthodoxe converti à la foi catholique.

«Voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés: il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu.» (1 Jn 3,1)

Toi qui lis ces lignes, qui que tu sois, (…) sais-tu que la préoccupation de Dieu, depuis très longtemps, avant même que l’homme soit créé, de toute éternité, c’est que nous soyons, non pas simplement ses créatures, mais véritablement ses enfants? C’est saint Paul qui nous le révèle, dans sa lettre aux Éphésiens, quand il nous dit que Dieu «nous a élu en lui, dès la fondation du monde […] déterminant d’avance que nous serions pour lui des fils adoptifs en Jésus-Christ» (Ep 1,4-5) Oui, Dieu nous a choisis pour être ses fils adoptifs! (…) il va falloir que Dieu nous engendre de manière surnaturelle. Cette seconde naissance se produit au moment du baptême, par Jésus-Christ (…), qui par filiation devient aussi à cette occasion notre grand frère! Ainsi saint Jean, dans sa première lettre (9,3), désigne le chrétien comme: «l’homme qui est né de Dieu». Je me suis demandé pourquoi Dieu a désiré faire de nous ses enfants, pourquoi il a souhaité nous faire entrer dans sa famille. Saint Paul apporte une réponse toute simple à cette question: c’est parce que «tel [est] le bon plaisir de sa volonté»  (Ep 1,5)!  Dans le Catéchisme de l’Église catholique, nous pouvons lire: «Dieu, infiniment Parfait et Bienheureux en lui-même, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le faire participer à sa vie bienheureuse.» (…)

Sommes-nous vraiment conscients de ce que le baptême opère concrètement en nous? Le baptême fait de toi et moi de nouvelles créatures. Il constitue véritablement une nouvelle naissance. (…) Ainsi lors de  la première naissance, nous avons revêtu la chair. Lors de la seconde naissance, nous sommes revêtus de l’Esprit. (…)

Essayons vraiment de prendre conscience de cela: par la mort et la résurrection de Jésus, par notre foi et notre baptême, Dieu dépose en nous un «corps» nouveau, «l’homme intérieur» pour reprendre les mots de saint Paul (Rm 7,22), doté de capacités divines, bien supérieures à celles du vieil homme. Comment pourrions-nous alors continuer à vivre comme tout un chacun, comme vivent aujourd’hui la majorité des êtres humains? (…)

Et pourtant, certains d’entre nous chrétiens, continuent à parler et à vivre ainsi. Nous nous comportons comme si nous n’avions qu’une seule naissance, celle du vieil homme. Nous parlons de foi, d’espérance et de charité, nous essayons de vivre le Christ, de travailler sur nous-mêmes par sa grâce, nous allons recevoir la Sainte Eucharistie, mais toujours avec notre ancienne condition de vieil homme, avec cette fausse croyance que nous ne sommes que cela. Nous ne prenons pas conscience de la puissance surnaturelle du baptême, de ce qu’il a opéré en nous et, par conséquent, de ce qui constitue la finalité même de l’Incarnation, de la souffrance du Christ, de sa mort sur la croix et de sa résurrection. (…)

Dès lors le vrai combat auquel nous sommes confrontés ne se situe plus entre l’âme et le corps ou encore entre un penchant vers le bien et un autre vers le mal, qui constituent des conflits simplement humains et sont les conséquences de notre naissance charnelle. Non, le vrai combat oppose à présent notre nature d’enfant de Dieu, ce nouvel homme qui est en nous et qui est appelé à se diviniser toujours davantage, et notre vieil homme. Et tout au long de notre vie terrestre, nous allons lutter afin de laisser mourir toujours davantage notre vieil homme et nous laisser revêtir chaque jour un peu plus du Christ ressuscité, c’est-à-dire de l’homme nouveau. Car la transformation qui a eu lieu au moment de notre baptême est un processus tout en continuité et en mouvement, parce Dieu est infini et que la relation d’amour est infinie; ce qui a été déposé en nous, c’est un germe (…) 

(cf. Jean-Marie Élie Setbon, Oser être soi-même, éd. Salvator, p.21; 26-27; 30; 49; 41)

Publié par strasbourg2019neudorf

Si le spirituel est une question de souffle...alors depuis mon baptême, c'est l'Esprit Saint qui m'anime. A l'affût des signes du Royaume, je cherche à relayer la Lumière du Christ.

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